Nous avons connu, nous connaissons ou nous connaîtrons tous un jour un deuil. Chacun d’entre nous vit le deuil à sa façon.
Ce contenu permet de comprendre les principales phases du deuil : après le choc de l’annonce du décès, succède une période de bouleversement et de déséquilibre puis la période de reconstruction en l’absence du défunt.
Le deuil est la réaction à la perte d’un être proche. Nous avons connu, nous connaissons ou nous connaîtrons tous un jour un deuil : la mort est un évènement de la vie, au même titre qu’une naissance.
Si le vécu d’un deuil est une chose très personnelle et difficilement transposable à un modèle général, on peut tout de même en identifier les principales phases : au choc de l’annonce du décès succède une période de bouleversement et de déséquilibre.
Nous entrons ensuite dans une période de reconstruction et de réorganisation de notre vie en l’absence du défunt.
Chacun d’entre nous vit le deuil à sa façon, sur une période plus ou moins longue, à son rythme, de façon progressive mais pas forcément de manière linéaire.
C’est au terme de ce cheminement, quand on retrouve du goût à la vie, que nous pouvons considérer que notre travail de deuil s’achève.
Qu’est-ce que le deuil ?
La mort fait partie de la vie
La perte d’un proche est sans doute l’une des expériences les plus pénibles qui soit.
On peut être submergé par la peine et avoir l’impression que l’on n’arrivera jamais à la surmonter pour reprendre une vie « normale ».
Pourtant, peu à peu, nous apprivoiserons l’absence.
Le deuil est un travail pour se séparer de la souffrance
La perte engendre de la souffrance. En fonction des liens avec la personne disparue, la souffrance est plus ou moins intense et s’exprime différemment. Mutisme, pleurs, profonde fatigue physique et/ou intellectuelle ou grande agitation, chaque souffrance est unique.
Il y a de la souffrance pendant le deuil, mais le deuil n’est pas une souffrance. Il est ce que l’on met en place pour se séparer de la souffrance.
Le deuil est un cheminement personnel
Le travail de deuil désigne le cheminement psychologique de chaque personne après la perte d’un être cher. Durant ce parcours, le travail de deuil est :
propre à chacun: il n’y pas une seule façon de vivre un deuil. Chaque cas est particulier, selon les liens qui nous unissaient à la personne disparue, les circonstances de sa mort, notre personnalité et notre propre histoire, etc. ;
un processus en plusieurs phases mais dont la progression n’est pas linéaire: un deuil n’a pas de durée « standard ». Chacun de nous le traverse à son rythme, avec parfois l’impression de ne pas avancer ou au contraire de franchir soudainement un « cap ».
Quelles sont les phases du deuil ?
Le choc de la perte
À l’annonce de la perte d’un proche, on ressent un choc, même si la mort était prévisible, par exemple suite à une maladie grave.
On peut aussi avoir l’impression d’un engourdissement émotionnel ou d’une anesthésie affective qui correspond au refus de la réalité de la mort et de la souffrance. C’est une manière de se protéger du choc de la perte, de l’amortir en quelque sorte.
Nous pouvons alors avoir l’impression d’agir automatiquement, sans arriver à nous impliquer réellement ou à nous concentrer, ni à prendre des décisions.
Cette torpeur, ou au contraire l’expression d’émotions débordantes, sont des réactions normales.
Cette situation est d’autant plus difficile que parfois nous avons aussi à gérer dans l’urgence de nombreuses démarches administratives (il est possible d’en réaliser une partie en ligne depuis mon.Service-Public.fr ).
Le bouleversement et le déséquilibre
Après le choc de la perte viennent les premières confrontations à l’absence. C’est le temps où l’on souffre, où l’on pense que cette séparation est définitive : « Je ne pourrai plus le prendre dans mes bras, il ne pourra plus me dire qu’il m’aime… ».
Les situations, les objets et les souvenirs de la vie quotidienne nous rappellent la personne et le fait qu’elle n’est plus là.
Les repères de la vie quotidienne ont disparu, ou ont été profondément modifiés à la suite du décès.
La souffrance, la tristesse et le désespoir peuvent mener à s’isoler et à se couper de nos activités habituelles. On vit une période de crise. Il n’est pas rare qu’une personne en deuil dise qu’elle est « en miettes, fracassée ou laminée » ou qu’elle se sent perdue.
Cette désorganisation du quotidien, sur le plan émotionnel, relationnel ou matériel, est normale.
Certaines manifestations peuvent alors se présenter :
physiques: bouche sèche, difficulté à avaler, palpitations, bouffées de chaleur ou transpiration, perte d’appétit, migraines, grande fatigue, etc. ;
comportementales et émotionnelles: pleurs, soupirs, lamentations, agressivité, impatience, révolte, soulagement, sentiment d’abandon, sommeil perturbé, conduites à risque (alcool, stupéfiants,…), culpabilité vis-à-vis du disparu etc.
Du point de vue de l’entourage, toutes ces manifestations s’assimilent parfois à une dépression, mais c’est une phase normale du deuil.
Durant cette période, nous commençons un travail de transformation du lien avec la personne disparue.
Le temps de la reconstruction
Notre relation au défunt évolue lentement et se transforme. Peu à peu, en parlant du défunt, en se souvenant, nous pouvons intérioriser sa présence.
Nous réorganisons notre quotidien et adoptons de nouveaux repères.
Nous « retricotons » doucement notre vie.
Au terme du travail de deuil, nous pouvons réinvestir des projets qui nous importent, nous retrouvons du sens à notre vie.
Comment être aidé pendant son deuil ?
Quelques conseils pour s’aider soi-même
S’appuyer sur des rituels ou commémorations existants ou à inventer.
Chercher de l’aide sans attendre que les autres fassent le premier pas :
chercher la compagnie de personnes à l’écoute parmi la famille, les amis, les voisins ou les collègues,
s’adresser à une association et participer à un groupe d’entraide permet de partager son expérience avec d’autres personnes ayant vécu ou vivant un deuil.
Exprimer les émotions, ne pas chercher à les contenir à l’intérieur de soi.
Laisser du temps pour faire son travail de deuil et intégrer les changements induits par la disparition de la personne décédée.
Prendre soin de notre santé physique.
S’autoriser des activités sources de plaisir : aller au cinéma, chez le coiffeur, rencontrer des amis, etc.
Chercher et identifier ce qui est une ressource pour soi : marcher dans la nature, écouter de la musique, lire, prendre des moments pour être seul, etc.
Trouver de l’aide et être accompagné dans son deuil
On peut s’adresser :
à des associations de bénévoles. Les associations proposent différentes formes d’aide ou d’activités destinées aux personnes endeuillées.
Chacun pourra choisir celle qui lui convient le mieux : travail par la parole en individuel ou en groupe d’entraide, cafés deuil, groupes de marche, art thérapie, relaxation etc. ;
à des professionnels : médecins, psychologues ou psychiatres. Ils ont un rôle d’écoutant et d’accompagnant. Si besoin, un travail psychothérapeutique peut être engagé avec la personne endeuillée.
Grâce à un partenariat avec Vivre son Deuil, le Centre National de Ressources Soin Palliatif propose sur son site le répertoire national des dispositifs d’accompagnement du deuil. Il est destiné aux personnes endeuillées, à leur entourage et à tout professionnel qui les accompagne.
Enfin, le Centre National de Ressources Soin Palliatif propose un service d’écoute, d’information et d’orientation à destination des personnes en deuil :
Les personnes en deuil ont besoin d’être accompagnées, mais il importe de garder à l’esprit que leur rapport aux autres est en pleine évolution.
Elles sont souvent entourées dans les premiers temps après la disparition d’un proche, puis beaucoup moins : famille, amis, collègues, voisins… tous reprennent le cours normal de leur vie, alors que pour la personne en deuil cela reste difficile.
On peut proposer de maintenir une présence auprès d’elle, par exemple avec des attentions concrètes comme faire des courses ou garder les enfants, aller se promener ensemble…
Écouter
Plutôt que des encouragements ou des conseils parfois maladroits, les proches peuvent montrer à la personne en deuil qu’ils sont disponibles, à l’écoute de ses émotions et respectueux de ses silences.
Parler du défunt si la personne en deuil le souhaite
Vouloir éviter de parler du défunt pour ne pas réveiller le chagrin de la personne en deuil part d’un bon sentiment et c’est une réaction normale.
Le défunt occupe néanmoins toutes ses pensées et elle peut éprouver le besoin de l’évoquer. C’est une façon de ne pas le renier, d’apprivoiser progressivement son absence, et d’intérioriser la relation.
A contrario, respecter le fait que la personne endeuillée ne se sent pas capable d’en parler ou ne le souhaite pas peut aussi être aidant.
Comprendre les émotions de la personne en deuil
Le besoin de dire et redire les mêmes choses sur le défunt, le manque ressenti et les difficultés rencontrées peuvent conduire les personnes endeuillées à croire que leurs proches ne veulent plus les écouter. Elles peuvent alors ressentir de la solitude, de l’isolement et de l’incompréhension.
Un personne endeuillée peut aussi ressentir de la gêne, de l’envie ou beaucoup de tristesse quand elle se trouve dans des situations qui lui rappellent son passé. Par exemple, un homme ayant perdu sa femme évitera pendant un temps de rencontrer des couples, des parents ayant perdu leur enfant ne côtoieront plus d’autres parents avec des enfants d’âge similaire.
Ces exemples illustrent une forme de déstabilisation des relations sociales pour la personne endeuillée qui vit un processus de transformation. En restant à l’écoute et présent, en laissant une porte ouverte, le moment viendra où elle manifestera de nouveau l’envie de partager des moments avec d’autres.